Les
meurtriers de "Robin Hood
Hills"
Burk Sauls, Mai
2000 (actualisé en
2001)
Le
5 mai 1993 était un mercredi et
quand la cloche de l'école
élémentaire Weaver sonna,
trois garçons âgés de
huit ans reprirent le chemin de leur
maison, située à
proximité, à West Memphis,
Arkansas. Quelques heures après
seulement, leur disparition était
signalée et une première
recherche, menée par leurs parents,
était organisée.
L'après-midi
suivant, à 13h45, le corps d'un
enfant était dégagé
d'un petit ruisseau situé à
un endroit connu sous le nom de Robin Hood
Hills. Les corps des deux autres enfants
disparus étaient finalement
retrouvés non loin de là.
Tous les trois étaient nus et
avaient été ligotés,
chevilles aux poignets, avec leurs lacets
de chaussures. Les enfants avaient
été sévèrement
battus, et l'un d'entre eux, Christopher
Byers, apparut comme ayant
été la victime centrale de
l'agression ; il avait été
poignardé à plusieurs
reprises dans la région de l'aine
et châtré.
Un
triple homicide est extrêmement
inhabituel, particulièrement
lorsque les victimes sont des enfants,
sans aucun lien apparent entre eux. Deux
films documentaires ont déjà
été réalisés
concernant cette affaire et
l'intérêt qui se rapporte
à celle-ci ne semble pas
décliner. Les faits entourant les
meurtres de Robin Hood Hills, les
événements qu'ils ont
déclenché, leurs suites, les
procès, les verdicts et les
dépositions ont été
l'objet de recherches, menées
depuis lors, qui ont abouti à
beaucoup de découvertes
surprenantes.
N'ayant
aucune expérience préalable
de ce genre de crime, la police de West
Memphis a laissé détruire de
potentiels éléments
d'enquête, sur le lieu même
où les corps de Steve Branch,
Christopher Byers et Michael Moore avaient
été retrouvés. Les
officiers de police présents ont
fait apparemment peu d'efforts pour
préserver et véritablement
répertorier les
éléments présents sur
la scène du crime et pour prendre
des notes précises à ce
sujet. Ce fut peut-être une affaire
de négligence ou alors
était-ce dû à un
manque d'expérience et
d'entraînement quant à la
prise en charge d'une enquête sur un
crime tel que celui-ci et les
événements qui
interviennent après une
affaire díune telle gravité.
Ainsi, de nombreuses personnes
non-identifiées peuvent être
aperçues grouillant autour
des corps dans la brève video
filmée sur les lieux et
l'enquêteur principal, Gary
Gitchell, Inspecteur en Chef, est
notamment vu en train de fumer une
cigarette en plein périmètre
d'enquête.
Curieusement,
un officier de probation pour jeunes
était lui aussi présent lors
de la macabre découverte. À
ce moment-là, il se laissa
même aller à des
spéculations quant aux responsables
possibles d'une telle horreur. L'officier
de probation avait jusque là suivi
pendant des années les faits et
gestes d'un adolescent du coin, Damien
Echols, et son instinct premier fut de
penser que l'adolescent maussade aux
cheveux noirs était le responsable
de tout ça. En
réalité, lui et l'officier
de police se mirent d'accord sur le fait
que Damien était, selon eux, la
seule personne « capable » de
commettre ce genre d'atrocités. Les
deux hommes décidèrent que
le triple homicide était en
réalité un sacrifice rituel,
perpétré par un « culte
satanique », dont Damien était
certainement, à ce qu'ils
imaginaient, le maître de
cérémonie.
Bien
sûr, il n'y avait aucune preuve
d'une quelconque activité de «
culte » dans les bois et, les jours
suivants, les officiers chargés de
l'enquête ne trouvèrent rien
d'incriminant lorsqu'ils allèrent
rendre visite à Damien Echols dans
sa caravane, située dans la ville
proche de Marion. Auparavant
déjà, l'officier de
probation juvénile avait, à
plusieurs reprises,
soupçonné et
interrogé Echols, et cela à
chaque fois que quelque chose auquel il ne
pouvait trouver d'explication avait lieu.
Ainsi, lorsque un colis avait disparu d'un
train qui était passé par
West Memphis, Damien avait
été interrogé
à ce sujet alors que le train
n'avait même pas ralenti à
l'approche de la ville. Quand une fille
fut assassinée à 100 miles
de West Memphis, Damien fut aussi
interrogé. Cet officier de
probation semblait donc chercher un crime
à imputer à celui qu'il
considérait comme un «
sinistre » adolescent ; les homicides
sur Steve Branch, Christopher Byers et
Michael Moore étaient suffisants
pour atteindre cet objectif. En
dépit de l'absence de preuves
reliant Damien aux victimes ou aux
meurtres, les rumeurs, un travail
irresponsable des policiers et les
médias créèrent un
environnement dans lequel il fut
décidé, bien avant les
procès, que les trois adolescents
étaient des adorateurs du
démon et qu'ils étaient
coupables des meurtres.
Une
femme du quartier, qui avait eu des
problèmes après avoir
émis des chèques sans
provision, accepta d'assister la police
dans leurs efforts pour enquêter sur
Damien, en essayant de trouver quelque
chose d'incriminant avec un
magnéto-enregistreur caché.
Ses motivations étaient
peut-être d'aider à attraper
un tueur, mais elles étaient
peut-être aussi d'obtenir la
récompense de 30 000 dollars
offerte pour cette capture. Elle invita
donc Damien chez elle, mais n'enregistra
rien de spécialement
intéressant. Cette même femme
poussa plus tard son jeune fils à
aller avouer aux policiers qu'il avait vu
ce qui s'était passé dans
les bois le 5 mai. Le garçon
raconta aux officiers une série
d'étranges histoires au sujet de
gens parlant espagnol, conduisant des
motos. Il ajouta qu'il avait
échappé à ces
inquiétants personnages en leur
donnant des coups de pieds et en courant
pour s'enfuir. Les histoires du
garçon devinrent de plus en plus
exagérées et bien qu'il ait
indiqué, après
interrogatoire, que Damien Echols avait
tué ses amis, les policiers
abandonnèrent finalement la piste
apportée par le garçon. En
effet, il n'avait de toute évidence
rien à amener dans les accusations
sur Echols. Apparemment, les dessins du
garçon représentant Damien
avec des yeux brillants, une armure et
tenant à la main une
épée dégoulinante de
sang ne suffisaient pas pour justifier une
arrestation. Ils avaient besoin de quelque
chose de solide et puisqu'ils avaient
détruit ou perdu la plupart des
preuves qui auraient pu être
trouvées, la seule option qui leur
restait était d'opérer par
ouï-dire.
Finalement,
la mère du garçon eut une
autre idée. Elle poussa un jeune
homme de 17 ans mentalement
retardé, nommé Jessie
Misskelley, à aller dire à
la police qu'il avait vu Echols tuer les
enfants. Jessie fut interrogé douze
heures durant, mais seul un petit fragment
de ce long interrogatoire fut
enregistré. Personne ne peut savoir
ce qui se passa avant que l'enregistrement
ne débute, mais selon la partie
enregistrée, Jessie donna
finalement aux policiers la version qu'ils
attendaient. Malgré une
évidente méconnaissance de
nombreux aspects des crimes, Jessie fut
habilement guidé au cours de
l'interrogatoire par le Détective
Bryn Ridge. Au cours de cet
interrogatoire, Jessie arriva non
seulement à corroborer les
soupçons non-fondés que les
policiers avaient sur Damien Echols, mais
il réussit aussi à
incriminer l'ami de Damien, Jason Baldwin,
et finalement à s'accuser
lui-même.
Au
cours du procès de Jessie, le Dr
Richard Ofshe, expert en fausses
confessions et en contraintes
policières, honoré d'un prix
Pulitzer, témoigna que le court
enregistrement produit était un
«exemple classique » de
contrainte policière. Il insista
sur le fait que les policiers ont entendu
Jessie affirmer que les meurtres avaient
eu lieu le matin. Or, sachant que les
enfants étaient à
l'école à ce moment
là, ils «
suggérèrent » à
Jessie qu'il « devait »
être plus tard lorsqu'il se retrouva
dans le bois. Jessie acquiesça
obligeamment. Curieusement, le
témoignage de cet expert ne fut pas
entendu en totalité par le jury, le
juge ayant interdit tout débat sur
l'enquête policière en
présence du jury.
Des
photos prises dans la pièce
où Jessie a subi un test au
détecteur de mensonge (il «
réussit » le test mais fut
informé qu'il l'avait «
raté ») montrent une batte de
base-ball posée dans un coin.
Suivant la façon dont les policiers
ont utilisé cet objet inhabituel en
ce lieu, cela peut avoir certainement
motivé un jeune garçon avec
un Q.I. de 72 à être
coopératif.
Et
comme une infime partie de cet
interrogatoire de 12 heures a
été enregistrée, il
n'est pas possible de savoir ce qu'a subi
Jessie.
Sans
hésitation, Jessie fut
arrêté et peu après le
même sort fut réservé
à Jason Baldwin et à
líunique point de fixation du
Département díenquête
de la Police de West Memphis,
cíest-à-dire Damien
Echols.
Des
extraits des déclarations de Jessie
à la police furent divulgués
à la presse et parurent à la
une du quotidien Memphis Commercial
Appeal, avant que les procès ne
commencent. L'Inspecteur en Chef Gary
Gitchell était si confiant dans le
travail de sa police qu'il confia aux
médias locaux que, sur une
échelle de 1 à 10, il
était convaincu de la
culpabilité des accusés au
niveau 11 !
Plus
tard, il déclara même devant
une caméra : « Je n'ai
pas douté un instant que nous
n'ayons pas arrêté les bonnes
personnes. Dans mon esprit, il n'y a
jamais eu place au doute.
»
Une
foule d'habitants en colère,
excités par les rumeurs
hystériques de sacrifice humain
d'origine satanique et par les soi-disant
mystérieux cultes meurtriers,
attendait à l'extérieur des
tribunaux et jetèrent des pierres
sur les prévenus, crièrent
des insanités et racontèrent
à qui voulait bien l'entendre,
médias notamment, leur version des
faits.
Tout
un tas de gens vinrent en première
ligne avec d'incroyables
allégations à l'encontre du
mystérieux adolescent Damien
Echols. Les rumeurs se propagèrent
à grande vitesse.
John
Mark Byers, beau-père d'une des
victimes raconta aux journalistes que les
testicules de son beau-fils avaient
été retrouvées dans
une fiole d'alcool sous le lit de Damien.
Il s'agissait, bien évidemment
d'une totale affabulation, mais le public
local la répercuta et chacun eut
bientôt sa propre version de
l'histoire de la fiole. Byers se
défendit plus tard en
déclarant avoir entendu cette
information sur la radio de la police. Il
y eut beaucoup d'autres rumeurs,
mais celle-ci en est un exemple
édifiant.
La
« panique satanique » est un
terme utilisé pour décrire
un phénomène qui a lieu avec
une alarmante régularité
dans les zones fortement
imprégnées de traditions
chrétiennes. Depuis très
longtemps déjà, des formes
diverses de paniques sataniques ont
été observées et bien
que les détails spécifiques
changent d'une occurrence à
l'autre, les racines et les
résultats de celles-ci sont
toujours les mêmes. Les paniques
sataniques apparaissent lorsque des
personnes superstitieuses et en position
de force choisissent d'expliquer des
événements qu'ils ont du mal
à comprendre en blâmant des
démons et des sorcières. Au
lieu d'essayer de comprendre de
façon honnête et rationnelle
la complexité des comportements
criminels, la maladie ou la maladie
mentale, ils choisissent de simplifier les
choses en imaginant un personnage
appelé Satan et responsable de
tout.
Les
suites des meurtres de Robin Hood Hills
relevèrent très clairement
d'une panique satanique et les verdicts
des deux procès (Damien et Jessie
furent jugés en même temps)
le démontra. Jason et Jessie furent
tous deux condamnés à vie
sans possibilité de remise de peine
et Damien fut condamné à
mort par injection mortelle. Plus tard, le
juge David Burnett dit qu'il n'avait pas
été surpris par les
verdicts.
Les
livres de Stephen King furent
utilisés comme preuves à
charge contre Damien alors qu'aucune
véritable preuve ne pouvait
être trouvée. Des T-shirts de
concert de couleur noire furent
montrés, dans une Cour
américaine dans les années
90, comme une preuve que Jason Baldwin
était capable de tuer 3 enfants de
8 ans. Les paroles de chansons de Blue
Oyster Cult et Pink Floyd furent lues au
jury dans le but de suggérer
à celui-ci qu'elles étaient
liées aux meurtres et que les
accusés étaient coupables.
Les
témoignages inconsistants
d'un compagnon de cellule de Jason
et de deux petites filles disant avoir
entendu Damien confesser son crime lors
d'une partie de softball furent pris au
sérieux même après
qu'on eut montré que ces sources
n'étaient pas crédibles. Il
n'y avait aucune preuve physique
réelle contre Damien, Jason ou
Jessie. Il n'y avait rien suggérant
qu'ils aient tué les trois enfants,
excepté les suspicions
teintées de superstition
alimentées par les médias
locaux. Ces médias ne semblaient en
effet pas intéressés par la
publication d'histoires ne comportant ni
le mot « Satan » ni le mot
« culte ».
Comme
pour tout meurtre, il y avait certainement
des preuves. Personne ne peut commettre un
acte aussi violent sans rien laisser
derrièren lui. Il semble que
la police de West Memphis se
débrouilla pour détruire ou
perdre la plupart des
éléments qui auraient pu
être utilisables. La nuit où
les enfants furent signalés
disparus, l'officier Regina Meek
reçut un appel lui demandant de
venir voir un homme se trouvant dans les
toilettes pour dames d'un restaurant
Bojangle situé tout près des
Robin Hood Hills. Selon le directeur du
restaurant, cet homme Noir était
couvert de boue, ensanglanté et il
marmonnait. Mais l'officier Meek passa
juste devant le restaurant, sans
même s'arrêter pour jeter un
coup d'oeil. Vingt-quatre heures plus
tard, longtemps après que les corps
furent découverts, des officiers
retournèrent au
restaurant.
Cette
fois, les officiers descendirent de
voiture et entrèrent dans le
bâtiment mais, malheureusement, ils
portaient toujours les vêtements
avec lesquels ils avaient
enquêté dans les bois et
touché les corps des victimes.
Quelles que furent les preuves qu'ils
auraient pu trouver dans le restaurant,
elles étaient maintenant
contaminées par les
éléments rapportés
par les policiers sur leurs
vêtements et leurs chaussures, donc
inutilisables devant un
tribunal.
Des
traces de sang sur les murs et des briques
du restaurant furent relevées mais
le Détective Bryn Ridge ne semblait
pas trouver que ces preuves potentielles
étaient importantes, puisqu'il
reconnut ensuite qu'il les avait perdues.
Un
morceau de ce qui apparut comme
étant du tissu noir pouvait
être vu sur les photographies prises
sur les lieux du meurtre ; ce bout de
tissu était serré dans la
main d'une des jeunes victimes. Ce
matériau est mentionné dans
le rapport d'autopsie rempli par Frank
Peretti, mais fut apparemment perdu durant
ses examens pratiqués sur les
victimes. Ce chiffon n'apparaît sur
aucune des photographies ou rapports
exécutés plus tard. Nous ne
pouvons faire que des suppositions sur ce
qu'il advint de ce chiffon.
Lors
de l'enquête initiale, des marques
de morsures d'adulte, trouvées sur
au moins l'un des corps, furent «
oubliées ». Cela est
très certainement dû au fait
que les corps ne furent jamais
examiné par un véritable
médecin légiste
diplômé. Ils furent
enterrés sans avoir d'autopsie
autre que celle pratiquée par le Dr
Peretti, qui n'est pas certifié
médecin-légiste.
Ce
n'est que cinq ans après les
meurtres que des spécialistes,
légistes et odontologistes (dents)
examinèrent les corps par
l'intermédiaire des photos prises
lors de l'autopsie. Ces
spécialistes
témoignèrent durant le
procès en appel de Damien que les
marques de morsures visibles sur les
photos étaient bien d'origine
humaine. De plus, après avoir
obtenu des empreintes dentaires de Damien,
Jason et Jessie, ces spécialistes
sont parvenus à la conclusion que
les trois personnes emprisonnées ne
pouvaient être responsables de ces
morsures.
Des
traces de sang humain sur un couteau
fournirent d'autres indices, qui auraient
dû être pris en compte. Ce
couteau fut offert à l'un
réalisateurs du film « Lost
Paradise » (1er film produit par
HBO). Constatant que des traces de sang se
trouvaient sur cet objet, il
préféra le transmettre
à la police de West Memphis. La
seule analyse qui fut effectuée ne
permit que de déterminer le groupe
sanguin. Les traces furent
irrémédiablement
endommagées par ce simple test et
ne purent plus servir. Le test
démontra quand même que le
sang était du même type que
celui d'une des victimes (Christopher
Byers) et de son beau-père (John
Mark Byers), celui-là même
qui avait offert ce couteau. Christopher
est la victime sur laquelle un acharnement
particulier a été
constaté : castration et multiples
coups de couteau. Pourquoi a t-on
décidé de faire ce test, qui
à l'évidence ne serait pas
suffisant et détruirait cet indice,
plutôt qu'un test ADN, beaucoup plus
précis ?
De
nombreux enquêteurs ont
également relevé une absence
étonnante de sang sur le lieu
où les corps furent
découverts (le bois de Robin
Hills). Cela montrait assez clairement
pour des enquêteurs
expérimentés que les
meurtres avaient eu lieu ailleurs puis que
les corps avaient simplement
été déposés
là plus tard.
Avec
autant de preuves et d'indices perdus,
détruits ou omis, il est
étrange que l'Inspecteur Gary
Gitchell reste aussi confiant dans son
travail.
Les
verdicts et le travail de la police ont
été sérieusement
ébranlés dans les deux
documentaires réalisés par
HBO (Joe Berlinger et Bruce Sinofsky), de
nombreux articles de presse et le travail
du site internet. Pourtant Jason, Jessie
et Damien restent derrière les
barreaux.
L'appel
« Rule 37 » de Damien Echols fut
rejeté, il y a plusieurs
années par le même juge,
David Burnett, qui l'avait
condamné. Malgré les
témoignages des experts, notamment
au sujet des traces de morsures, le juge
décida que ces blessures
n'étaient pas des traces de
morsures. Il avoua qu'il n'avait jamais
entendu parler auparavant de
spécialiste en odontologie.
Pourtant, il refusa de prendre en compte
le témoignage de cet expert. En
avril 2001, la Cour Suprême de
l'Arkansas désavoua partiellement
cette décision.
Le
fait que cette affaire reste vivace dans
l'esprit de nombreuses personnes
insatisfaites de ce qui s'est passé
devant les tribunaux de l'Arkansas montre
qu'il est toujours possible que justice
soit faite. La réalisation du
deuxième documentaire de HBO
démontre que les zones d'ombres de
cette affaire compliquée restent
trop nombreuses pour être
balayées d'un simple revers de
manche. Les deux films ont permis à
de nombreuses personnes de s'engager dans
le combat pour la vérité,
malgré la superstition, les rumeurs
et les légendes entourant cette
affaire.
La
police n'a pas seulement trahi la
mémoire de Steve Branch,
Christopher Byers et Michael Moore en
n'enquêtant pas efficacement sur
leur mort, elle a aussi trahi Jason
Baldwin, Jessie Misskeley et Damien Echols
en les utilisant comme
bouc-émissaires pour masquer leur
inefficacité.
Cela
amène de plus en plus de gens
à chercher des réponses,
à essayer de comprendre plus
précisément quels sont les
phénomènes qui ont permis
ces actes de trahison. Si nous refusons de
nous détourner de cette affaire, et
sur les forces à l'oeuvre dans les
dysfonctionnements de l'enquête et
des procès, il sera alors possible
de travailler pour la justice et la
vérité et d'empêcher
que ce type de «chasse aux
sorcières » ne se reproduise
encore et encore.
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